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L'été a lâché prise

Publié le

La nuit de septembre et sa purée de pois. Le duvet d'humidité au-dessus de la ville.
Le halo anisé qui peut situer le ciel. Hésitant entre le vert et l'orange.
Et ça sent la rosée sur du métal rouillé. Le bois détrempé et l'herbe fatiguée.
La nuit effilochée et sa barbe à papa qui renoncent à pleuvoir 
sur l'odeur triste et fade de trottoirs en ciment.
La buée n'est pas cette vapeur laissée sur le carreau,
mais le nuage en veilleuse, silencieux, immobile, qui vieillit sur les toits,
éclairé faiblement d'une lune inutile qui ne brille pour personne au sommeil qui l'éclipse,
quand la lumière vient d'en bas, aussi publique qu'artificelle, qu'elle vient de la ville,
de mille rues désertes signalant leur présence pour tromper leur ennui.
Une aurore factice qui s'étire comme elle peut dans son piètre incendie de trois heures du matin.
La chaleur dissipée, les pestilences de la voirie sont devenues timides. A peine perceptibles.
L'été a lâché prise. La nuit est moins cruelle. La solitude aussi.
Aux impressions d'angines et de rentrées scolaires.
Quelque chose se paralyse. Quelque chose s'éteint. Quelque chose se tait.
Le repos, le répit, ont leur propre volupté.
Il peut pleuvoir demain. Le brouillard se mouiller.
La grisaille déprimante à la lumière du jour devient féérique à celle de la nuit.

Philippe Latger

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